« Le riche ne donnera pas
plus, le pauvre ne donnera pas moins que la moitié du shekel, pour
acquitter l'impôt de l'Éternel... » (Exode, 30:15)
La monnaie de l'ancien royaume d'Israël
s'appelait le SHeKeL car elle symbolisait la « balance »
(en hébreu : « miSHKaL »)
que représente l'argent.
De fait, si nous
devons tous essayer d'être humbles et modestes, l'objectif final et
ultime est celui où une personne réalise qu'elle est réellement
« rien. »
Atteindre ce niveau
ne doit cependant pas nous empêcher d'être extrêmement fort et
courageux, c'est-à-dire déployer tous nos efforts afin de ne pas
fauter, ni tomber spirituellement, peu importe les obstacles que nous
pouvons rencontrer durant notre vie.
Ainsi, nous devons
être d'une part, proche du néant et d'autre part, nous devons être
téméraires et intrépides. De quelle façon peut-on parvenir à une
telle prouesse ?
La moitié du
shekel symbolise une balance dont l'aiguille se situe exactement à
la moitié du cadran : ni à droite, ni à gauche, mais
exactement au mileu.
En d'autres termes,
la personne riche doit faire attention à ne pas être remplie
d'orgueil, d'autosuffisance ou d'arrogance. Face à D-ieu, elle ne
doit pas « en rajouter » et doit donner – comme tout le
monde – un seul shekel.
Également, la
personne pauvre doit prendre garde à ne pas s'approcher du niveau de
la « mauvaise humilité », c'est-à-dire celle où elle
manque d'estime à son propre égard, se laisse plonger dans la
parresse... Dit autrement, cette personne doit faire attention à ne
pas se diminuer à ses yeux.
Ainsi, la personne
riche ne doit pas « donner plus », c'est-à-dire penser
qu'elle est plus importante que les autres et la personne pauvre ne
doit pas « donner moins », c'est-à-dire qu'elle ne doit
pas diminuer l'importance réelle qu'elle possède en ce monde.
Cet objectif est
réalisable grâce à la tsédaqa (charité). Si la personne
riche dépose certainement d'un montant financier confortable, elle
ne doit pas pour autant faire preuve d'égoïsme. Plutôt, elle doit
tendre la main au pauvre et « diminuer » sa richesse en
sa faveur.
D'autre part, la
personne pauvre ne doit pas se sentir désespérée. En approchant la
personne riche, elle recevra l'aide que le Créateur avait décidé
de lui accorder. Cela augmentera le nombre de raisons pour lesquelles
et peut se réjouir.
Grâce à la
tsédaqa, le riche et le pauvre sont mis au même niveau :
si le premier a besoin du second pour réaliser la mitswa, le
second a besoin du premier pour disposer ce dont il a besoin pour
vivre.
Cette mise à
niveau est symbolisée par le don de la moitié du shekel indiquée
dans le verset de notre paracha.
(Traduit et adpaté de Rabbi Nathan
de Breslev, Liqouté Halakhoth, Ora'h 'Haïm, halakhoth Tefilin 6:24)